Aujourd’hui, le développement durable est plus que jamais au cœur de nos préoccupations. Qu’il s’agisse de réduire nos émissions de carbone, de recycler nos déchets ou d’améliorer nos pratiques d’achat, les individus et les organisations de tous les secteurs font des efforts pour minimiser leur impact environnemental. Le monde de la construction n’est pas en reste dans cette contre-offensive écologique. En vérité, on pourrait même dire qu’il est à la ligne de front, tellement les immeubles et maisons que nous construisons influencent notre interaction avec l’environnement. Un aspect particulier de la construction qui a reçu beaucoup d’attention de ce point de vue est celui des façades écologiques.
Comprendre les normes de construction verte
D’abord, qu’entend-on au juste lorsque nous parlons de normes de construction écologique ? Tout simplement, il s’agit d’un ensemble de règles et de critères qui visent à minimiser l’impact environnemental des bâtiments. Ces normes peuvent prendre plusieurs formes et se concentrer sur plusieurs aspects de la construction. Par exemple, elles peuvent s’intéresser à l’usage de matériaux durables, aussi bien qu’à l’efficacité énergétique, ou encore aux méthodes de construction utilisées. Les façades, en tant qu’interfaces entre le bâtiment et l’environnement extérieur, sont naturellement un focus majeur de ces normes.
Nommer toutes les normes vertes qui existent serait une tâche titanesque, tant elles sont nombreuses et variées. Cependant, certains cadres de référence se dégagent au niveau mondial. Au niveau international, on peut notamment citer Leed (Leadership in Energy and Environmental Design) et Breeam (Building Research Establishment Environmental Assessment Method). Ces standards, parmi les plus reconnus au monde, ont beaucoup influencé le développement des normes nationales. En France, par exemple, on peut citer l’approche HQE (Haute Qualité Environnementale), alors qu’en Suisse, le label Minergie est particulièrement bien ancré. Si ces normes peuvent varier en termes de critères spécifiques, leur objectif global demeure le même : réduire la consommation d’énergie des bâtiments et leurs émissions de gaz à effet de serre.
Les différentes façades écologiques
Il existe une multitude de façades écologiques, chacune avec ses propres avantages et inconvénients. Voici une sélection des types de façades les plus répandus :
- Les façades passives : comme leur nom l’indique, ces façades sont conçues pour minimiser les besoins en énergie du bâtiment de façon passive. Pour ce faire, elles utilisent des matériaux et des technologies qui assurent une excellente performance en matière d’isolation thermique. L’efficacité de ces façades est telle qu’elle permet de réduire de façon conséquente la consommation en énergie du bâtiment.
- Les façades actives : mais pourquoi se contenter de minimiser l’énergie nécessaire lorsque l’on peut en produire ? C’est l’idée derrière les façades actives, qui incorporent des éléments capables de réagir aux variations de l’environnement en produisant de l’énergie. Les volets solaires, par exemple, peuvent s’adapter à la position du soleil pour à la fois réduire les besoins en climatisation et produire de l’énergie pour le bâtiment. Ils sont donc un exemple de façade active. Ce type de façade constitue une importante contribution à la transition énergétique.
- Les façades bio-climatiques : pour aller encore plus loin dans l’optimisation de l’interaction avec l’environnement, on peut envisager des façades bio-climatiques. Celles-ci sont conçues pour tirer le maximum de bénéfices du climat et de l’environnement local afin de réguler naturellement la température intérieure du bâtiment. Par exemple, dans un climat chaud, une façade bio-climatique pourrait avoir une couleur claire pour refléter la grande majorité des rayons du soleil et garder l’intérieur frais, tout en ayant des ouvertures stratégiquement placées pour permettre à la brise de circuler.
Avantages et défis de l’application des normes de façades vertes
Le respect de ces normes de façades vertes offre à la fois des avantages économiques et environnementaux. Sur le plan environnemental, l’avantage est simple : un bâtiment qui consomme moins d’énergie et émet moins de gaz à effet de serre est meilleur pour notre planète. Mais il y a aussi des avantages économiques à considérer. En effet, un bâtiment plus éco-énergétique coûte généralement moins cher à opérer sur le long terme, grâce à des factures d’énergie moindres. De plus, les façades écologiques peuvent augmenter la valeur de revente des bâtiments. Ces avantages pourraient rendre l’utilisation de normes vertes très attrayante pour les constructeurs et les propriétaires.
Mais ce ne sont pas seulement des roses et des arcs-en-ciel, l’utilisation de normes vertes pour les façades présente également des défis. Parmi ceux-ci, on peut notamment mentionner les modifications fréquentes du cadre réglementaire, qui peuvent rendre difficile pour les constructeurs de rester à jour. De plus, l’application de ces normes requière souvent un investissement initial important, même si cet investissement peut être rentabilisé au fil du temps grâce aux économies d’énergie. Enfin, il existe toujours un manque de compétences spécialisées dans le domaine de l’écologie dans l’industrie de la construction, ce qui peut poser des obstacles à la mise en œuvre de ces normes.
Vers un futur plus vert
Il est clair que l’architecture d’aujourd’hui signifie bien plus que de simplement se loger. Chaque projet de construction, de rénovation ou de transformation est envisagé comme une chance d’apporter une contribution significative à un monde plus durable et respectueux de l’environnement. Par conséquent, il est impératif de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour minimiser l’impact environnemental de nos bâtiments.
Finalement, ce que nous devons retenir de tout cela, c’est que la construction écologique n’est pas une mode passagère. C’est une réponse concrète et nécessaire à l’un des plus grands défis que notre société doit relever : la lutte contre le changement climatique. En ce sens, les façades vertes, en jouant un rôle crucial dans l’efficacité énergétique et la durabilité des bâtiments, seront sans aucun doute au premier plan de notre avenir.
Article rédigé par Paul Dupont, expert en architecture durable.